Ad'Ap' ERP / IOP
Quelle est la procédure si non dépôt d’Ad Ap ?
Un premier courrier recommandé avec avis de réception sera envoyé par le Préfet dans lequel il sera demandé de produire, sous un mois, les documents justifiant le respect des obligations réglementaires en matière d’accessibilité.
En l’absence de réponse probante, un second courrier recommandé avec avis de réception est
alors envoyé. Il rappelle les sanctions encourues et met en demeure l’exploitant de transmettre, sous deux mois, une attestation de
conformité aux règles d’accessibilité établie par un contrôleur technique ou un architecte.
Première sanction
A l’expiration du délai, si le gestionnaire ou le propriétaire ne s’est toujours pas manifesté, le Préfet prononcera une sanction de 1 500 euros si l’établissement concerné est un ERP de 5e catégorie et de 5 000 euros pour un établissement d’une autre
catégorie, en application de l’article L.111-7-10 du code de la construction et de l’habitation.
Quelle est la procédure pour défaut d’exécution d’Ad’AP ?
En cas d’absence de tout commencement de l’agenda, ou bien de retard important dans les travaux, ou encore si, à terme,
les engagements pris n’ont pas été respectés, le Préfet pourra prononcer, à travers un arrêté, un constat de carence.
Si le gestionnaire ou le propriétaire n’a réalisé aucun travaux, l’Ad’AP pourra alors être annulé et le gestionnaire/propriétaire signalé au Procureur de la
République.
Si les travaux ont pris beaucoup de retard, le Préfet pourra exiger la constitution d’une provision comptable
correspondant au montant des travaux restant à réaliser.
En fin de travaux, si certains engagements n’ont pas été honorés, une mise en demeure de terminer les travaux sous 12 mois maximum peut être notifiée. Des sanctions pécuniaires, comprises entre 5
et 20% du montant des travaux restant à réaliser, peuvent également être prononcées, après avis de la CCDSA.
Enfin, le décret du 11 mai 2016 précise les trois cas de figure susceptibles d'être sanctionnés par l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe.Il s'agit en l'occurrence :
- de la production d'une attestation d'accessibilité non conforme,
- de la production d'une attestation d'achèvement établie par une personne autre que celles prévues par le Code de la construction et de l'habitation, ou encore - pour le propriétaire ou l'exploitant d'un ERP de cinquième catégorie (accueillant moins de 300 personnes) –
- de la production d'une attestation d'achèvement qui n'est pas accompagnée de toutes les pièces justifiant la réalisation des travaux et des actions prévus par l'Ad'AP.
A quoi serviront les fonds collectés ?
Le montant des amendes viendra alimenter le Fonds National d’Accompagnement de l’Accessibilité Universelle (FNAAU), et financer des actions de recherche et développement dans l’accessibilité universelle ainsi que des actions de mise en accessibilité d’ERP dont la situation financière est dégradée et insuffisante pour assurer sa mise en accessibilité.
Qui contrôle ?
Le législateur n’ayant pas donné de
précision sur ce point, nous en déduisons que le contrôle peut se faire par l’intermédiaire des personnes morales ou/et physiques ayant intérêt à
agir (associations de personnes handicapées et/ou personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite ou leurs aidants) en informant le préfet des vices de légalité
constatés.
Le Conseil d'Etat rejette la demande d'annulation de l’ordonnance du septembre du 26 septembre
2014
Plusieurs associations de personnes handicapées avaient déposé à de multiples reprises – 7 octobre et 22 décembre 2014 et le 1er juillet 2015
– une requête visant à obtenir l’annulation, pour excès de pouvoir, de l’ordonnance du 26 septembre 2014. Les associations considéraient en effet que ce texte était
contraire aux dispositions de la loi Handicap du 11 février 2005 et au principe de l’accessibilité universelle.
La décision du Conseil d'Etat tient en quelques lignes et en reste à la forme juridique suivante : "considérant que l'ordonnance du 26 septembre 2014 a été ratifiée par la loi du 5 août 2015 relative à la mise en accessibilité des établissements recevant du
public, des transports publics, des bâtiments d'habitation et de la voirie pour les personnes handicapées", le conseil juge que "par suite, les conclusions de la requête tendant à l'annulation pour excès de pouvoir de l'ordonnance attaquée sont devenues sans objet".
Les recours contre des dispositions législatives relèvent en effet du seul Conseil Constitutionnel, soit avant leur publication soit, après-coup,
par la voie d'une QPC (question prioritaire de constitutionnalité).
Ordonnance n° 2014-1090 du 26 septembre 2014 (version consolidée au 3
nov 2015).
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Informations très complètes sur le site de la CCI de Paris :
10 RECOMMANDATIONS POUR L’ACCESSIBILITÉ DES COMMERCES - Guide juridique 2015
http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/c/document_library/get_file?uuid=f8cdc381-2148-4c22-aa76-c4f0144f972f&groupId=10139
Les formulaires CERFA...
En fonction de votre type d'établissement et de son état d'accessibilité, vous trouverez ci-dessous les documents officiels (Cerfa) que vous devez remplir et déposer soit en mairie, soit en préfecture selon le cas (avec une copie systématique à la Commission Communale d’Accessibilité.[en savoir + ]
Nous vous engageons à bien respecter les délais de dépôt.
Attestation d'accessibilité. Modèle-type de document attestant sur l’honneur que son établissement recevant public de 5ème catégorie répond aux obligations d’accessibilité au 31 décembre 2014.
Agenda d'accessibilité programmée
: Acte 1
Selon votre cas, vous devez vous reporter aux textes suivants :
- ERP neuf : Arrêté du 1er août 2006
-
ERP
ancien : Arrêté du 8 décembre 2014
(modifiant l'arrêté du 21 mars 2007)
- une fermeture administrative temporaire ou définitive ordonnée par le maire ou le préfet (après avis de la commission consultative départementale de sécurité et d'accessibilité),
- des sanctions pénales (amende jusqu'à 45 000 € et peine d'emprisonnement).
Le constat
En mars 2013 à moins de 2 ans de l’échéance du 1er janvier 2015, un rapport de la sénatrice Claire-Lise Campion montre que les Etablissements Recevant du Public ne seront pas tous accessibles et que les sanctions – 45.000 € d’amende pour les personnes physiques, 200.000 € pour les personnes morales et jusqu’à 3 ans de prison en cas de récidive – commenceront à s’appliquer pour 60 % d’entre eux. Pour éviter la multiplication des contentieux et pour « enjamber » l’échéance de 2015, il est décidé une large consultation avec tous les acteurs concernés. A l’issue de la discussion, est annoncée la mise en place des « agendas d’accessibilité programmée » (Ad’Ap) accordant aux ERP retardataires un délai de un à trois ans pour réaliser les travaux nécessaires. Cet Ad’Ap ou « échéancier » obligatoire doit détailler la programmation et le montant des travaux engagés. Une ordonnance, autorisée par la loi du 10 juillet 2014 a été présentée en Conseil des ministres le 25 septembre 2014 crée ces Ad’AP. Elle simplifie et explicite les normes d’accessibilité pour tous. L’ordonnance a été publiée au Journal Officiel le 27 septembre 2014, prévoit que :
- soit l’ERP est accessible au 31 décembre 2014 et il faut le faire savoir au Préfet,
- soit il n’est pas accessible et un Agenda d’Accessibilité Programmée doit être déposé avant le 27 septembre 2015.